https://lacademie.tv/conferences/ethique-et-philosophie-ca-ne-sert-plus-a-rien

Cours-conférence de Robert Alexander

le mercredi 22 mars 2017 à l’Académie royale de Belgique

de 17 à 19 heures

Rue Ducale 1 à 1000 Bruxelles

Entrée gratuite mais inscription souhaitée sur le site de l’Académie royale : www.academieroyale.be

 

Ethique et philosophie : ça ne sert plus à rien ?

Conciliation Ethique et Consultation Philosophique

Deux nouvelles approches de l’humain !

Deux pratiques, sociale et existentielle, du XXIe siècle ?

 

La conciliation éthique[1] et la consultation philosophique[2] visent toutes deux, à leur façon, par le travail du conciliateur éthique pour la première et du consultant philosophe pour la seconde, à traiter les difficultés et les conflits par une écoute bienveillante et un dialogue constructif. Que ces problèmes soient personnels, intérieurs et existentiels comme souvent avec le burnout, la déprime, la perte de sens, ou que ces situations conflictuelles soient interpersonnelles, sociétales comme par exemple dans les problématiques juridiques, administratives, de voisinages ou de logements, les deux méthodes ont pour objectif de mettre les mots sur les maux, de placer in fine la vie du sens, et même du bon sens et de l’intelligence, au cœur des problématiques rencontrées. Et ce, avant ou après que les traitements médicamenteux ou psychologiques ne soient prescrits ; avant ou après que les rouages juridiques ne se mettent en place. En cela, elles sont effectivement les ‘chaînons manquants’ entre les soucis concrets des personnes et les instances, il faut bien le dire, souvent aliénantes et désincarnées des interventions médicales, juridiques ou institutionnelles qui dans de trop nombreux cas sont inutiles, inefficaces, voire délétères et toujours trop coûteuses pour la communauté tout entière.

Si la consultation philosophique concilie déprime et bonne santé avec comme point de mire l’art d’aimer sa vie avec sagesse qui rend heureux et désirant sans médicaments ni thérapies psychologiques, la conciliation éthique consulte les parties librement, sans jugement et avec respect, en vue d’une entente équilibrée sans l’intervention des mécanismes abstraits et dépersonnalisants du droit positif. Aucune des deux voies, dans la résolution des problèmes, ne fixe ou ne fige la situation, et cela pour la faire évoluer, l’assouplir par un mouvement, une mobilité de pensée, qui rend possible une solution équitable, juste ; bref, un « accord de conciliation » éthique et une entente philosophique qui restent vivants. Ce qui veut dire rendre justice à la confiance en la vie qui, toujours peut réunir, s’épanouit, en nouant de nouveaux liens plus solides, moins lâches, mais libres, naturels et ouverts, entre citoyens par là réellement humains ou humains vraiment citoyens.

Les deux pratiques sont constructives, optimistes et réalistes. Deux approches de l’humain qui sont bienveillantes, généreuses et citoyennes. Concilier, c’est consulter les parties aux prises à une difficulté à résoudre en écoutant attentivement et en dialoguant tout en construisant une solution sereine, une concorde équitable. Consulter, c’est concilier l’existence en l’éclairant lorsque celle-ci déprime ou perd le fil du sens à faire et à vivre afin de comprendre et de créer du sens, et avec l’aide de la culture philosophique, d’inventer la vie. Concilier, c’est faire du lien humain commun, en cela réellement démocratique, le ressort d’une solution équilibrée ; comme consulter, c’est faire de l’existence le lieu du déploiement libre du soi devenant désir de soi et des autres dans un sens commun vécu.

Bien davantage, la conciliation et la consultation se rejoignent en se conjuguant autour des valeurs naturelles de justice éthique et de droiture philosophique. A un point tel que l’on peut parler de croisement, donc de conciliation philosophique et de consultation éthique. L’une se nourrit de l’autre en apportant chacune les résultats de sa « praxis existentielle » concrète à l’autre : l’intimité de la philosophie de l’existence que la consultation rend à la vie ne peut qu’interagir avec toute l’efficace nécessaire dans les litiges interpersonnels ou sociétaux à concilier, comme du reste l’expression de l’éthique construite autour des conflits sociaux ne peut que resurgir avec bonheur dans le creux des failles que l’existence sécrète afin de les combler justement par les bénéfices de la conciliation.

Il s’agit des mêmes enjeux et de la même ambition afin que nous vivions davantage, mieux et plus rapidement les potentialités à vrai dire infinies d’accords humains toujours possibles, symphonie de nous en construction, à composer sans relâche, où éthique et philosophie fusionnent en se conciliant par consultation attentive et dynamique l’une de l’autre au cœur du déploiement d’une éthique philosophique juste, qui n’est rien d’autre qu’une dimension philosophique juste de l’éthique.

[1] Voir www.conciliationethique.be et Michel Paquet et Michel Parmentier, Traité de Conciliation Ethique, (à paraître prochainement).

[2] Voir www.docteuralexander.com et Robert Alexander, L’art d’aimer sa vie avec sagesse – De la méthode ogkorythmique en consultation philosophique, (à paraître prochainement).